Le mot du président
" La maladie est déjà en soi une épreuve, que dire alors quand s'y ajoute la tragédie de l'erreur médicale ?
Etre malade de la médecine est la pire des choses ...
C'est le désespoir dans l'espoir.
Pendant trop longtemps la situation juridique des victimes a été insupportable.
Elle s'est améliorée à la faveur de longs procès difficiles, humiliants, épuisants - il y a encore cependant beaucoup à faire.
Des principes nouveaux, hier encore inconcevables, ont été élaborés, conquis de haute lutte.
Ainsi, a été défini la notion de consentement éclairé du patient avec maintenant l'obligation du médecin de prouver qu'il a bien recueilli le consentement éclairé.
La notion de perte de chance, c'est à dire que la victime, mal informée, n'a pas pu bénéficier des traitements les plus adaptés à son état et a donc perdu une chance de vivre dans de meilleures conditions et même dans certains cas de survivre.
Plus récemment, un décret de juillet 2001, oblige les médecins des hôpitaux à avertir tous les patients victimes d'une infection nosocomiale ( infection contractée au cours de l'hospitalisation ) leur permettant ainsi d'avoir la possibilité de demander réparation de leurs préjudices.
La loi sur les Droits des Malades et la Qualité du Système de Santé a été adoptée le 19 février 2001.
Certes, elle comporte beaucoup de lacunes et d'omissions, mais elle a au moins le mérite d'exister.
Plus de 450 millions d'actes médicaux, c'est à dire des consultations et des visites, des examens et des interventions chirurgicales, sont réalisés, par des hommes et des femmes qui se battent pour sauver la vie.
Bien qu'il n'existe aucune statistique, le nombre des erreurs médicales, des aléas thérapeutiques, des contaminations post transfusionnelles, des complications graves liées à la prise de médicaments ou aux vaccinations ... doit se compter en dizaines de milliers.
Pour ces personnes atteintes dans leur chair et dans leur âme, notre association se mobilise depuis des années pour obtenir la reconnaissance de la faute ou de l'erreur et pour les aider à se reconstruire et à vivre dignement.
Nous ne sommes pas des magiciens, des faiseurs de miracles et nous savons parfaitement qu'une indemnisation financière même conséquente ne rendra jamais un bras, une jambe ni la possibilité de marcher à un hémiplégique, ou encore le retour d'un être cher.
Chaque jour, nos équipes de bénévoles, de médecins, de juristes se mobilisent pour tenter d'apporter une solution adaptée au cas de chacune des victimes qui nous sollicite.
Le Président de l'Association
D.M. COURTOIS